Marcher
Ce matin, je suis en amour avec le monde, j'espere que ca va durer...
En plus aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Tite Mere! alors, joyeux anniversaire!!
Une petite histoire rien que pour vous...
Une sorte de prelude ou d'introduction a Baby Carni Bird de Camille...
A la demande generale d'une seule personne... :P
Le texte!
Je me suis réveillée en plein milieu de la
nuit. Tu n’étais pas là. J’ai regardé par la fenêtre. Tout était calme sous la
bruine. Les voitures, les champs, rien ne bougeait. Je me suis levée, mais
je ne t’ai pas attendu. J’en ai profité pour être seule avec moi-même. Je me
suis fait du thé, noir, comme tu l’aimes. Le goût étrangement amer a fini de me
réveiller. Néanmoins, je ne trouvais pas le courage de faire quoi que ce fût.
Il était trop tôt pour manger ; regarder la télé ne m’intéressait guère ;
lire encore moins.
Mon
thé bu, les feuilles formant de singuliers motifs au fond de ma tasse – des
lianes, du lierre – je parti. Sans même prendre la peine de me changer, de me
chausser. Dans l’immeuble encore sombre, j’ai descendu les escaliers sans
bruit, comme une ombre. L’air frais est venu me gifler le visage lorsque j’ai
ouvert la porte. Je me suis faufilée discrètement dehors.
Mes
pas sur l’asphalte n’avaient aucun écho. J’étais seule – même les chats ne
s’aventuraient pas dans les rues à cette heure tardive/matinale – encore moins sous
ce temps-ci. La ville toute petite pétillait et scintillait sous la pluie.
J’ai
marché, marché sur les trottoirs, les petites routes, les sentiers, l’herbe. La
pluie m’a tenu compagnie. Mon seul but : oublier tout souvenir de toi.
Les
nuages noirs voilaient tout. Même pas la lune pour me guider de sa lumière pâle.
La Grande Ourse ne se montrait pas elle non plus. J’ai continué. Je voyais de
loin des phares, des gratte-ciels, du mouvement, des couleurs. C’est là-bas que
j’allais sans me poser de questions.
Sur
l’autoroute, les lumières glissaient sur les pare-brises. Encore et encore. Nonchalamment,
je marchais sur la bande d’urgence. Je ne savais pas où j’étais, mais je
n’avais pas non plus envie de retourner sur mes pas.
Une
mélodie lancinante jouait en boucle dans me tête. Mon cerveau essayait de
connecter avec le reste de mon corps. Mes pieds souffraient en silence. La faim
murmurait à mon oreille. Je t’avais déjà oublié.
Une
voiture s’est garée sur le bas-côté, juste avant l’entrée d’un tunnel. J’étudiais
le ciel, mais il restait fermé, refusant de divulguer son secret.
Un
homme est sorti du véhicule. Il m’a regardée de la tête aux pieds, l’air triste
et inquiet. J’étais trempée. Lorsqu’il m’a demandé comment je m’appelais, je l’ai
fixé à mon tour. Je me suis alors rendue compte que, pendant toutes ces heures à
marcher et ne pas penser à toi, j’en avais oublié mon propre nom.